PRESSE / Carcassonne : 10 personnes condamnées pour trafic de drogue en Minervois

Le mardi 18 juin après-midi, ils étaient dix prévenus, âgés de 24 à 60 ans, dont une femme, à comparaître devant le tribunal correctionnel de Carcassonne pour un trafic de stupéfiants rayonnant sur le Minervois et la préfecture audoise.

Article original publié dans l'indépendant du 19/06/2019 par Yannick Bonnefoy
Pour lire l'article original cliquez ici

Le mardi 18 juin après-midi, ils étaient dix prévenus, âgés de 24 à 60 ans, dont une femme, à comparaître devant le tribunal correctionnel de Carcassonne pour un trafic de stupéfiants rayonnant sur le Minervois et la préfecture audoise. De la drogue, des armes et 35 000 € ont notamment été saisis dans ce dossier.

C’est le 1er décembre 2016, suite à un renseignement anonyme livré aux gendarmes de la brigade de recherche de Carcassonne, qu’une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Carcassonne dans le cadre d’un présumé trafic de stupéfiants, rayonnant dans le Minervois mais aussi dans le Carcassonnais. Le personnage central de ce trafic de stupéfiants (résine, herbe de cannabis, ainsi que cocaïne) serait un certain Willo, rapidement identifié comme étant Wilfrid Torres.

"Je me suis laissée sombrer..."

À partir de là, durant une période de prévention qui court du 28 octobre 2016 au 29 mai 2017, les enquêteurs vont mettre en place tout un système de surveillance de l’intéressé, que ce soit physiquement ou sur écoutes téléphoniques. Durant sept mois, ces investigations vont finir par permettre l’identification de plusieurs personnes, gravitant dans l’environnement de Wilfrid Torres, leur suspect n°1. Il y aura tout d’abord Sally, sa belle-sœur qui s’approvisionne en drogues auprès de lui?et revend. "Je me suis laissée sombrer…", a-t-elle déclaré devant le tribunal. Il y a aussi Mehdi, présenté comme un acheteur et revendeur de cannabis?: "Mais je ne vends pas, on se dépanne?!".

Sur contact téléphonique, il y a aussi Cédric qui apparaît. Également consommateur, il s’était déclaré comme étant une nourrice stockant les stupéfiants pour "se faire un peu d’argent". Khalid, lui aussi consommateur de stupéfiants, sera identifié par la suite, tout comme François, une autre présumée nourrice. Abdelkader, l’aîné des dix prévenus, a pour sa part souhaité garder le silence devant le tribunal, laissant le soin à Me Marion Blondeau de porter sa parole. Que dire aussi de Nathanaël, celui que l’on surnomme le "Hmar" (âne, stupide en arabe), chez qui les gendarmes ont découvert de la résine de cannabis et de la cocaïne, ainsi deux pistolets-mitrailleurs, un fusil à pompe et les munitions qui vont avec. Sans oublier la somme de 35?000 € en numéraire?: "C’est quelqu’un qui m’a demandé de tout garder. Je devais être rémunéré, mais je n’ai rien touché?!"

Et puis il y a Mohamed Hachemi, le caïd de la bande, qui nie toutes implications dans un quelconque trafic. Comme Torres, il est en état de récidive légale dans cette affaire. Mais il y a aussi Abdesslame, qui lui aussi "dépanne à l’occasion". Pour le ministère public, la substitut du procureur Amélie Donnette a estimé qu’"il n’y a pas juste une bande de copains" dans cette affaire, "où les éléments matériels des infractions sont caractérisés". Et la magistrate de poursuivre au sujet de Wilfrid Torres qu’il est "au centre de cette instruction", et de Mohamed Hachemi, "qui sait comment ça marche pour avoir déjà été condamné à trois ans de prison pour des faits similaires"… 

"C'est un costume trop grand pour lui !"

Pour la défense de chacun des prévenus, sauf un qui n’a pas souhaité être représenté, neuf avocats se sont succédé à la barre, afin que le tribunal prenne en compte la dimension de ce trafic qui n’est semble-t-il pas celui qui a été dépeint. "On est dans une problématique de consommation. Mon client n’a rien d’un lieutenant de Torres?!", a martelé Me Sébastien Leguay pour Mehdi. Me Nicolas Domenech a pour sa part plaidé sur la personnalité de Sally, "qui n’a pas choisi son enfance".

Quelle est aussi la part de doute que peut accorder le tribunal pour condamner?? Telle fut l’interrogation du Toulousain Me Alexandre Parra-Bruguière, mardi, pour la défense d’Abdesslame. Aux intérêts de Khalid, Me Charlotte Deloffre a plaidé pour que son client soit condamné à la hauteur de son implication?: "Il n’est pas le deuxième lieutenant de Torres…" Pour la défense de François, Me Alexandra Vitrac a expliqué au tribunal qu’il n’y avait "pas de rôle de nourrice" de la part de son client, "qui ne correspond pas du tout à ce profil?!"

Aux intérêts d’Abdelkader, Me Marion Blondeau a émis de sérieux doutes quant au rôle de nourrice prêté à son client?: "C’est un costume trop grand pour lui?!" Même constat porté par le Narbonnais Me Mohamed Essaqri pour Nathanaël, qui n’écarte pas l’idée que son client ait été "choisi et manipulé". Le Montpelliérain Me Florian Médico, à la défense de Mohamed Hachemi, a pour sa part balayé les accusations portées?: "Nous sommes face à la théorie du Don Quichotte qui se bat contre des moulins à vent. Nous sommes face à un réseau qui n’existe pas?!" Me Victor Font, pour Wilfrid Torres, a lui aussi tenté de démontrer que l’accusation ne tenait pas, dans une enquête qui a uniquement été "faite à charge".

Mardi, l’aménagement des peines de prison ferme prononcées par le tribunal a été laissé à l’appréciation du juge d’application des peines (Jap), Wilfrid Torres étant déjà lui incarcéré.

Réquisitions et peines

Mohamed Hachemi, âgé de 36 ans, a été condamné à la peine de cinq ans de prison (cinq ans dont un an assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve (SME) avaient été requis et 2?000 € d’amende).

Wilfrid Torres, âgé de 29 ans, a été condamné à la peine de quatre ans de prison (quatre ans et 2?000 € d’amende avaient été requis).

Nathanaël Cathala, 26 ans, a été relaxé du transport et de l’acquisition de stupéfiants, mais a été condamné à quatre ans de prison, dont dix-huit mois assortis d’un SME pour le surplus. Il a aussi l’interdiction de détenir des armes durant quinze ans (trois ans dont un avec SME, ainsi que 2?000 € d’amende avaient été requis).

Sally Majorelle, 27 ans, a été condamnée à une peine de dix-huit mois de prison, dont douze avec SME (deux ans dont un avec SME avaient été requis, ainsi qu’une amende de 1?000 €)

Mehdi Azzouzi, 30 ans, a été condamné à la peine de 18 mois de prison dont douze avec SME (18 mois de prison dont 9 avec SME ont été requis).

Abdesslame Elasfa, 33 ans, a été condamné à 15 mois de prison, dont 9 avec SME (2 ans de prison, dont 1 avec SME avaient été requis).

Khalid Touzani, 31 ans, a été condamné à la peine de quinze mois de prison, dont neuf avec SME (douze mois de prison dont huit avec SME ont été requis).

Abdelkader Chérifi, 60 ans, a été condamné à quinze mois de prison, dont douze avec SME (une peine de douze mois intégralement assortie d’un SME a été requise).

Cédric A., 24 ans, a été condamné à la peine de 180 jours-amendes à 7 €, soit une amende de1?260 € (vingt mois de prison, dont six assortis d’un SME ont été requis, ainsi que 800 € d’amende).

François G., 40 ans, a vu ses trois chefs de poursuite (transport, détention et acquisition de stupéfiants) requalifiés en usage de stupéfiants. Il a été condamné à 140 heures de travail d’intérêt général (vingt mois dont douze avec SME avaient été requis).

Article original publié dans l'indépendant du 19/06/2019 par Yannick Bonnefoy
Pour lire l'article original cliquez ici

Rencontrez-nous
 
Nous vous conseillons du 1er rendez-vous jusqu'à la fin de la procédure.
C’est le moment de nous contacter pour votre première consultation.



Prendre Rendez-vous