Se présentant comme victime de son ex-compagne et de ses escroqueries, un homme de 43 ans est arrivé très agacé à la barre du tribunal correctionnel de Carcassonne.
Article original publié dans l'indépendant du 11/12/2020 par Yannick Bonnefoy
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Se présentant comme "victime de son ex-compagne et de ses escroqueries", un homme de 43 ans est arrivé très agacé à la barre du tribunal correctionnel de Carcassonne. Il devait y répondre de "harcèlement" sur son ex-compagne entre le 20 mai et le 4 juin dernier, à Pexiora, mais également de "menace de mort réitérée" et de "menace réitérée de violences", entre le 31 août et le 25 décembre 2019. Mercredi, comme la loi l'y autorise, le prévenu a choisi de garder le silence sur ces faits... en adoptant une posture des plus désinvoltes face à la présidente Emmanuelle Wacongne.
Le 4 juin dernier, c'est vers 7 h 15 que les gendarmes sont intervenus au domicile de la victime, alors que le prévenu, ivre, venait d'insulter tout le voisinage, en menaçant de mort de son "ex". L'homme, qui parle fort et tient des propos incohérents, est aussitôt placé en garde à vue. Son ex-compagne, terrorisée, explique ainsi que le couple s'est séparé en août 2019, après neuf ans de vie commune et une fille aujourd'hui âgée de 8 ans. Elle indique aussi que son ancien compagnon supporte mal la rupture... De la procédure, on apprend que le prévenu reproche à son "ex" d'avoir contracté 51 000 € de crédits, qu'il doit désormais assumer seul. Il ne peut pas non plus voir sa fille normalement, si ce n'est lors de visites médiatisées.
De la haine contre elle, vu le bordel qu'elle a fait dans sa vie.
La victime, qui s'est vue prescrire 3 jours d'ITT pour "l'impact psychologique" subi, raconte aussi comment son ex-compagnon la harcèle au téléphone depuis des mois, avec des insultes et des menaces de mort. De jour comme de nuit. Le prévenu va même jusqu'à l'école de sa fille, voire jusqu'à son domicile. Et à chaque fois, c'est la même rengaine ! En garde à vue, le prévenu a reconnu le harcèlement du jour de son interpellation, mais pas les autres. Il dit "avoir de la haine contre elle, vu le bordel qu'elle a fait dans sa vie".
Une ex-compagne menacée de mort, mais également l'une de ses amies. Aux intérêts de l'ex-compagne du prévenu, Me Maud Van Den Broek est revenue sur "le véritable enfer" subi par sa cliente. Et l'avocate de faire part de son inquiétude, "face au comportement inadapté" du prévenu à la barre, et "ses explications données pour justifier son passage à l'acte". Le harcèlement est presque quotidien : "Il la suit, va devant l'école, au centre équestre..." Pour l'amie de l'ex-compagne, Me Charlotte Deloffre a évoqué la peur de sa cliente, "pour elle et ses enfants qu'elle élève seule. C'est un climat extrêmement angoissant, avec des menaces proférées".
Au ministère public, c'est une peine de 10 mois de prison assortie d'un sursis probatoire qui a été requise par Clément Jacquet : "Il faut mettre un terme à cette situation qui a trop duré !" Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à 12 mois de prison, assortis d'un sursis probatoire pour 2 ans. Il aura ainsi des obligations de soins, de travail et d'indemnisation des victimes. Mais également l'interdiction d'entrer en contact avec elles ou de se rendre à leur domicile.
Article original publié dans l'indépendant du 11/12/2020 par Yannick Bonnefoy
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