Le lundi 25 novembre après-midi, un Toulousain âgé de 26 ans a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Carcassonne.
Article original publié dans l'indépendant du 26/11/2019 par Yannick Bonnefoy
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En détention provisoire depuis vendredi soir, c’est escorté par la police qu’Anthony Groc, un Toulousain de 31 ans, est arrivé à la barre du tribunal correctionnel, lundi après-midi. À ce trentenaire, à peine sorti de prison depuis un mois et demi, il était reproché une nouvelle "conduite sans permis, et sous l’empire d’un état alcoolique (0,86 g d’alcool dans le sang)", ainsi que des "blessures involontaires avec une incapacité n’excédant pas trois mois… (deux jours d'ITT)" Les faits remontent au jeudi 21 novembre, à Castelnaudary.
Ce jour-là, il est 21?h?45 lorsque les gendarmes sont avisés d’un accident de la circulation avec délit de fuite, dans la rue du 11-Novembre. Sur les circonstances de cet accident, nous apprenons que le prévenu, au volant d’un véhicule Citroën Xsara, n’a pu éviter la voiture arrivant face à lui. Témoin de la scène, une gendarme au repos a alors mis son véhicule au milieu de la route pour faire barrage au prévenu qui tentait de redémarrer sa voiture. En vain, puisque le prévenu a pris la fuite à pied, avant de finir par être plaqué dans la rue Rouge, non loin de là. Négatif à la prise de stupéfiants, le fuyard avait alors révélé un taux d’alcool positif, tout en indiquant qu’il n’a jamais eu le permis de conduire, et que la voiture est celle d’un ami qui l’héberge.
Lors de sa garde à vue, s’il a reconnu les faits, le prévenu n’a pas vraiment eu d’explication. "Je suis un imbécile", a-t-il déclaré au tribunal, avant de préciser qu’il avait pris la voiture, "car j’avais besoin de la prendre pour aller acheter à manger à l’épicerie." De quoi agacer le tribunal, d’autant que le prévenu a ensuite expliqué que ce n’est pas lui qui était en tort dans cet accident. Un sacré culot, "alors que plusieurs témoins ont déclaré que vous zigzaguiez". Et le mis en cause de répliquer à la barre: "Pour moi, je n’ai pas fait d’erreur!Après, si j’ai pris la fuite, c’est que j’ai eu peur…"
Sur la personnalité du prévenu, on apprend qu’il est célibataire et père d’un enfant. Fort d’un niveau CAP peinture, il est sans emploi et vit du RSA. En ce qui concerne sa situation pénale, son casier judiciaire fait état de dix-huit mentions, dont quatorze condamnations. "Depuis deux ans que je me suis séparé, j’y arrive pas!", a expliqué le prévenu pour justifier ses dérives… Présente à l’audience, c’est avec une minerve que la victime de l’accident a indiqué qu’elle souhaitait un renvoi sur intérêt civil, "car ne n’ai pas encore pu faire évaluer mon préjudice".
Pour la défense du prévenu, Me Charlotte Deloffre a reconnu que son client était "extrêmement agaçant", avec "une attitude nonchalante" Pour autant, "je ne suis pas certaine que ce soit volontaire! Il a 31 ans, qu’est-ce qu’on fait de lui désormais? Il essaye et n’y arrive pas. Je pense qu’il faut insister sur des soins et envisager une peine mixte. Il a déjà fait l’effort d’aller voir un médecin, il ne faut pas le laisser tomber et considérer qu’il est définitivement perdu!" Et d’ajouter: "Mon client n’a pas la capacité d’un raisonnement logique, mis il y a une petite lueur qui laisse à penser que l’on peut faire quelque chose pour lui…"
Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement suivi les réquisitions du parquet et condamné le prévenu à dix-huit mois de prison ferme. L’audience sur intérêt civil a quant à elle été renvoyée au 27 mars 2020, à 9?h.
Face à cet autre fléau qu’est celui des délits routiers, la substitut du procureur a relevé que "cet accident était évitable !" Mais peu importe pour le prévenu, "du moment qu’il arrive à satisfaire ses besoins personnels". Et la représentante du parquet d’ajouter, au regard des déclarations du prévenu à la barre : "A l’entendre, rien n’est de sa faute !" Pourtant, sur son casier judiciaire, "nous avons tout de même dix-huit mentions pour des délits routiers, dont plusieurs commis en état de récidive… Nous sommes face à quelqu’un qui n’a tiré aucune leçon de tous les avertissements que la justice a pu lui donner. Aujourd’hui, il n’y a pas d’autre alternative que l’enfermement". Une peine de dix-huit mois de prison ferme a ainsi été requise par le ministère public.
Article original publié dans l'indépendant du 26/11/2019 par Yannick Bonnefoy
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