Deux Carcassonnais de 19 ans devaient être jugés en comparution immédiate ce lundi 24 février, pour répondre du passage à tabac d'une personne handicapée dans la nuit du 19 au 20 février, à Carcassonne.
Article original publié dans l'indépendant du 24/02/2020 par Yannick Bonnefoy
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En détention provisoire depuis le 21 février, c'est sous escorte policière que Kamal E.G est arrivé à la barre du tribunal pour répondre d'un "vol avec violence ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, en récidive". Placé quant à lui sous contrôle judiciaire, c'est pour une "non-assistance à personne en danger" que Zakaria Abderazak J. était également jugé. Les faits pour lesquels ces deux prévenus comparaissaient remontent à la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 février à Carcassonne.
Cette nuit-là, c'est vers 3 h du matin que les deux prévenus s'en étaient violemment pris à une personne en fauteuil roulant, à hauteur de la maison d'arrêt, le long de l'avenue du Général-Leclerc. Après avoir copieusement tabassé leur victime, les deux voyous étaient repartis avec le contenu de son portefeuille dont une carte bancaire. La victime, qui s'est vue prescrire dix jours d'ITT, a aujourd'hui quitté Carcassonne avec le traumatisme qui est le sien.
Ne pouvant retenir ce dossier, qui n'aurait de toute façon pas été pris en raison de la grève des avocats, le tribunal a donc décidé de statuer sur le sort à réserver aux deux prévenus dans l'attente que leur jugement soit fixé à une date ultérieure. L'affaire ne pouvant être abordée sur le fond, c'est la personnalité des mis en cause qui a été examinée. De Zakaria, placé sous contrôle judiciaire, on apprend qu'il n'a jamais été condamné, mais qu'il a des problèmes dans son insertion sociale. C'est une personne décrite comme très isolée. Il vit chez sa mère et se dit prêt à réagir avec de l'aide. Kamal, pour sa part, a un pedigree judiciaire plus étoffé. Manœuvre dans le BTP, il travaille en intérim. Il se dit prêt à indemniser la victime. "Ce soir-là, j'étais alcoolisé. je ne sais pas ce qui m'a pris !", a-t-il indiqué à la présidente Emmanuelle Wacongne.
Aux intérêts de la victime, "une personne lourdement handicapée depuis la naissance", Me Charlotte Deloffre a évoqué un client "terrorisé, qui n'a pas tout dit de peur des représailles. Aujourd'hui, alors qu'il est en procédure de divorce, il ne peut plus voir son petit garçon..." Pour l'avocate carcassonnaise, il est important que les prévenus soient interdits d'entrer en contact avec son client. Au ministère public, la substitut du procureur Esther Paillette a requis le maintien en détention pour Kamal au regard des risques de pression sur un témoin et de la réitération des faits : "Depuis huit ans, il ne fait que des victimes sur son chemin !". Au sujet de Zakaria, c'est le maintien sous contrôle judiciaire qui a été requis.
Pour la défense de Kamal, Me Hichem Laredj a plaidé pour un placement sous contrôle judiciaire strict : "Il a un travail qu'il va perdre s'il est incarcéré. Moi, j'ai deux hébergements à vous proposer. C'est quelqu'un qui reviendra pour être jugé. Depuis sa dernière condamnation, il a toujours respecté ses obligations..." Après en avoir délibéré, le tribunal a ordonné le maintien en détention pour Kamal et confirmé le placement sous contrôle judiciaire pour Zakaria. Tous les deux seront finalement jugés le 26 mars à 14 h.
Article original publié dans l'indépendant du 24/02/2020 par Yannick Bonnefoy
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