Après deux jours passés en maison d’arrêt, un Sétois de 22 ans a été jugé en comparution immédiate, ce jeudi 28 novembre.
Article original publié dans l'indépendant du 28/11/2019 par Yannick Bonnefoy
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En détention provisoire à la maison d’arrêt de Carcassonne depuis lundi soir, c’est sous escorte policière qu’Axel est arrivé à la barre du tribunal correctionnel, où il a été jugé en comparution immédiate. À ce Sétois de 22 ans, aujourd’hui Limouxin d’adoption, il était reproché une "conduite malgré la suspension judiciaire du permis, sans assurance (en récidive)", mais aussi une "détention, un transport et un usage de stupéfiants (en récidive)", sans oublier une "détention d’armes". Les faits remontent au samedi 23 novembre, à Castelnaudary. Le jour en question, les gendarmes chauriens réalisaient une opération de contrôles routiers, lorsqu’ils ont intercepté le véhicule Opel Corsa à bord duquel se trouvaient le prévenu et un ami passager.
Dans l’habitacle, c’est tout d’abord une forte odeur de cannabis qui a intrigué les militaires. Les investigations qui vont suivre permettront notamment de saisir 58 g de feuilles d’herbe de cannabis, 250 g de résine de cannabis, des grinders, des balances de poche… Mais également une batte de baseball, trois couteaux, un poing américain et trois téléphones portables.
Le test salivaire qui sera ensuite réalisé sur le prévenu révélera qu’il est positif au cannabis, mais aussi à la cocaïne. Il circule également sans permis, ni assurance, depuis une suspension de six mois datant du 11 janvier dernier. "Je ne l’ai pas récupéré à cause du test urinaire, car c’est difficile d’arrêter de fumer?!", a-t-il indiqué au tribunal sur le sujet.
Devant la présidente Géraldine Wagner, le prévenu a reconnu l’intégralité des faits. Les deux ‘‘savonnettes’’ de résines de cannabis?: "Je les ai achetées le jour même à Toulouse, afin d’être tranquille pour un bon moment." Les feuilles de cannabis?: "Je les garde quand je n’ai plus rien à fumer, le sachet était dans la boîte à gants depuis quelque temps." Les cinq têtes de cannabis également retrouvées?: "C’est l’équivalent de 20 €, c’est un cadeau quand on a acheté le shit?!" La batte?: "Ça me sert à reculer le pot d’échappement de ma voiture…"
"Son parcours difficile explique pourquoi il en est arrivé là"
De la personnalité du mis en cause, on apprend qu’il est le troisième d’une fratrie de cinq garçons, et qu’il a perdu son père très jeune, avant de perdre sa mère récemment. Sur le plan scolaire, c’est avant la fin de la 3e qu’il a arrêté, avant de faire une multitude de petits boulots, parfois en intérim. Le prévenu, qui est aujourd’hui au chômage, affiche un casier judiciaire faisant état de quatre condamnations, dont une pour un braquage à Marseillan, alors qu’il était mineur.
Pour la défense du prévenu, Me Charlotte Deloffre a tout d’abord plaidé la relaxe pour la détention, "car il n’a pas été démontré que les stupéfiants, dont mon client revendique la propriété, étaient pour un usage différent que personnel." Pour ce qui est du transport et de l’usage, "ils ne sont pas contestés." L’avocate carcassonnaise a ensuite plaidé sur la personnalité de son client, dont "le parcours difficile explique pourquoi il en est arrivé là?! La peine requise est adaptée, mais il faut la revoir dans des proportions moindres…"
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à douze mois de prison, dont quatre avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans (la partie ferme est aménageable). Le maintien en détention n’a pas été ordonné. Son permis de conduire a été annulé, avec l’interdiction de pouvoir le repasser avant six mois. Le prévenu a aussi l’interdiction de détenir une arme durant deux ans.
Pour le ministère public, la substitut du procureur est revenue sur les six infractions reprochées au prévenu, en insistant sur le fait qu’"il aurait pu faire le nécessaire pour récupérer son permis". Et de se réjouir que le prévenu "reconnaisse au moins les infractions", tout en s’interrogeant sur les trois téléphones saisis par les gendarmes?: "Tout le monde n’a pas trois téléphones sur soi?!" En ce qui concerne la situation pénale du mis en cause?: "Il a déjà eu de l’emprisonnement, mais les avertissements de la justice ne lui ont pas servi. Une peine mixte s’impose?!" Deux ans de prison, dont un avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve de deux ans, ont ainsi été requis, ainsi que l’annulation du permis de conduire, l’interdiction de détenir une arme durant deux ans et la confiscation du véhicule.
Article original publié dans l'indépendant du 28/11/2019 par Yannick Bonnefoy
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