Dimanche, Jonathan n'imaginait pas que sa soirée allait tourner au cauchemar.
Article original publié dans l'indépendant du 04/05/2011 par S. T.
Pour lire l'article original cliquez ici
Dimanche, Jonathan n'imaginait pas que sa soirée allait tourner au cauchemar. Et Joseph Soulès, lui, ne savait pas qu'il finirait la nuit en garde à vue et que ses actes le conduiraient devant le tribunal correctionnel pour répondre de vol avec violence et en réunion, refus d'obtempérer, conduite sans permis et sous l'empire d'un état alcoolique et port d'arme prohibé.
Il est 22 h, dimanche. Serveur dans un bar à la Cité, Jonathan, tout juste âgé de 20 ans, regagne sa voiture. Lorsqu'il arrive, il trouve deux jeunes assis sur le capot. Il y a là Joseph Soulès, 29 ans, et son cousin de 17 ans, Laurent. La discussion s'engage et les deux hommes lui demandent de les déposer à la Fiesta Bodega. Jonathan accepte. Mais en chemin, Joseph Soulès et son cousin changent d'avis et lui demandent de les laisser sur les berges de l'Aude. Jonathan réalise que quelque chose ne va pas, mais il est trop tard. L'un d'eux sort un couteau : "Tu sors ou je te plante !".
Jonathan ne cherche pas à résister. Choqué, il n'ose même pas appeler les secours. "Son père lui avait toujours dit de ne pas accepter d'inconnus dans sa voiture. Il s'en voulait de ne pas l'avoir écouté et se sentait coupable alors qu'il est la victime !", expliquera Me Laurence Cournols-Houlès, son avocate. Il décide donc de rentrer chez lui à pied. Et il marchera de Carcassonne jusqu'à… Villegailhenc ! L'histoire aurait pu s'arrêter là si les gendarmes de Trèbes, lors d'une patrouille, n'avaient pas repéré un véhicule au comportement étrange. Les militaires somment le chauffeur de s'arrêter mais celui-ci prend la fuite. Une course-poursuite s'engage. Elle se termine dans une impasse, à Marseillette, où les deux jeunes sont interpellés. Le vol du véhicule n'est pas encore signalé. Mais Joseph et son cousin sont placés en garde à vue pour des infractions au code de la route et refus d'obtempérer.
C'est le lendemain, en contactant le propriétaire de la voiture, que les gendarmes découvrent ce qu'il s'est vraiment passé.
Joseph Soulès et son cousin, qui ont d'abord nié les faits, finiront par admettre le vol lors de leurs auditions. Le mineur a été renvoyé devant le juge des enfants. Joseph Soulès, lui, a été jugé en comparution immédiate, hier matin.
Face aux magistrats, il reconnaît les faits. Enfin, presque. Il nie avoir eu le couteau entre les mains. "Je ne l'ai pas utilisé, assure le prévenu. C'est pas moi qui avais le couteau. J'ai juste poussé le conducteur pour le faire sortir de la voiture". Une version contredite par la victime.
Joseph Soulès était sorti de prison en janvier dernier, après une condamnation pour vol avec violence. Père de deux enfants, il est sans emploi. Interrogé par le président du tribunal sur ses motivations, il explique : "Ça n'allait pas avec ma copine. Elle venait de me quitter". Me Charlotte Deloffre, son avocate, est plus explicite : "Il est suivi pour son alcoolisme. Ce soir-là, sa copine venait de le quitter. Alors, il a bu un peu. Il n'a pas prémédité cette agression. Il voulait aller à Narbonne pour voir ses enfants. Il dit qu'il n'a pas utilisé le couteau et c'est vrai. D'ailleurs, ses empreintes n'ont pas été retrouvées dessus. C'est son cousin qui l'avait. Mais il ne veut pas le dénoncer pour le protéger. Pour lui, la famille, c'est sacré".
Mais la plaidoirie n'a pas convaincu le tribunal qui a condamné Joseph Soulès à trois ans d'emprisonnement ferme et 80 € d'amende. Soit un an de moins que ce qu'avait requis le procureur, Brigitte Etchegoinberry. Il a été écroué à l'issue de l'audience.
Article original publié dans l'indépendant du 04/05/2011 par S. T.
Pour lire l'article original cliquez ici