Sous surveillance électronique, ce Roubaisien d’origine avait arraché son bracelet par dépit amoureux.

Article original publié dans l'indépendant du 26/11/2019 par Yannick Bonnefoy
Pour lire l'article original cliquez ici

Sous surveillance électronique, ce Roubaisien d’origine avait arraché son bracelet par dépit amoureux. En voie d’être libéré, il est aujourd’hui revenu en maison d’arrêt... Après avoir été jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Carcassonne, le mardi 25 novembre.

Bénéficiant d’une mesure de placement sous surveillance électronique (PSE) depuis le 8 octobre, dans le cadre d’une exécution de peine pour violence aggravée, c’est encadré par les militaires du Psig de Limoux que Johan Canfin est arrivé devant le tribunal, où il a été jugé en comparution immédiate. À ce Sainte-Colombien de 32 ans, il était reproché une "évasion", des "menaces de mort" et une "dégradation volontaire du bien d’autrui", commis à Sainte-Colombe-sur-l’Hers le vendredi 22 novembre.

Sur les faits, il s’agit d’une dispute de couple qui a débuté alors que le prévenu est rentré ivre au domicile avec son cousin. Préférant alors partir avec ses enfants de 5 mois et 2 ans pour récupérer les plus grands à l’école, la victime était ensuite allée se réfugier chez une amie, le temps que la situation se calme… Le prévenu, croyant que sa compagne était partie avec leur enfant de 5 mois, a alors multiplié les tentatives pour la retrouver. Tout d’abord au domicile de son frère, en vain. Puis chez la meilleure amie de sa compagne, où il a notamment cassé le portail. Le ton était ensuite monté d’un cran: "Tu es une femme morte, si tu ne rentres pas tout de suite!" 

"Je vais revenir avec une tronçonneuse et tous vous découper un par un."

Excédé, le prévenu est allé jusqu’à arracher son bracelet électronique, avant de notamment menacer de tuer sa compagne, ainsi que les enfants: "Je vais revenir avec une tronçonneuse et tous vous découper un par un." Le prévenu était ensuite reparti, mais n’avait pas cessé de vouloir joindre sa compagne par téléphone. Des menaces de mort ont là encore été envoyées…

À la barre du tribunal, le mis en cause a reconnu s’être emporté: "J’ai vu qu’elle ne revenait pas… J’ai déjà eu des coups de gueule avec elle, mais je n’ai jamais été violent! Oui, j’ai fait des menaces, mais je n’ai jamais eu l’intention de lever la main sur elle. Ce sont des menaces, elle sait très bien que je ne vais pas lever la main sur elle. J’avais peur qu’elle parte avec ma fille…" Le portail cassé: "Il forçait un petit peu, et les pattes de fixation se sont pliées!" Pour la victime, Me Aude Gastou a sollicité un renvoi sur intérêt civil, après avoir signifié que les faits auraient pu être plus graves: "Heureusement que ma cliente n’était pas seule ce jour-là! Elle a été insultée, menacée de mort, et il a tenté de lui mettre un coup de bracelet. Tout cela s’est déroulé sous les yeux des enfants." Et d’assister: "Si ma cliente n’est pas rentrée, c’est parce qu’elle avait peur pour son intégrité!" Du côté de l’accusation, la substitut du procureur a principalement requis dix-huit mois ferme.

À la défense, Me Charlotte Deloffre est revenue sur "la colère" dont est manifestement empreint son client, au regard de son casier judiciaire de treize condamnations: "Peut-être aurait-il besoin d’un suivi, car la prison ne lui a pas permis d’apaiser ses angoisses. Il était dans cette exagération que sa compagne lui prenne son enfant, et il en est devenu hystérique. Il a besoin qu’on lui tende la main…" Au final, le tribunal a condamné le prévenu à dix-huit mois de prison, dont six avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de trois ans. Le mandat de dépôt a été ordonné.

Article original publié dans l'indépendant du 26/11/2019 par Yannick Bonnefoy
Pour lire l'article original cliquez ici