Audience surréaliste hier matin au tribunal correctionnel de Carcassonne, alors que deux cambrioleurs et un receleur présumés devaient être jugés sous le régime de la comparution immédiate.
Article original publié dans l'indépendant du 15/09/2015 par L.C.
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Audience surréaliste hier matin au tribunal correctionnel de Carcassonne, alors que deux cambrioleurs et un receleur présumés devaient être jugés sous le régime de la comparution immédiate. Le parquet, à l'initiative de cette procédure, a demandé un renvoi de cette affaire...alors que les avocats ainsi que les prévenus souhaitaient être jugés dans la foulée ! Une des victimes, la mairie de Pezens, par la voie de Me Deloffre, avait également demandé un report, en raison de l'absence du chiffrage du préjudice, mais aussi de la question préalable de constitutionnalité et la kyrielle de nullités de procédure soulevées par les trois avocats des prévenus. Ces demandes, tout comme le fond du dossier, ne seront finalement examinées que le 13 octobre prochain, date fixée par le président Béréziat pour ce procès.
Les trois prévenus avaient été interpellés vendredi dernier, suite à une série de cambriolages dans les mairies. On se souvient que le local technique de la mairie de Pezens avait été "visité" en début de semaine dernière. De l'outillage (chalumeau, marteau-piqueur, poste à souder, tronçonneuses...) avait été dérobé alors qu'un véhicule Partner, dans lequel avait été semble-t-il transporté le butin, avait été retrouvé incendié sur la commune de Conques-sur-Orbiel. Les gendarmes conquois ainsi que la brigade de recherche de Carcassonne avaient alors rapidement interpellé quatre suspects, dont l'un a rapidement été mis hors de cause.
Deux amis, âgés de 26 et 35 ans, domiciliés à Conques et dont le casier judiciaire est lourdement chargé, sont finalement poursuivis pour les vols avec effraction commis à Pezens (qu'ils ont reconnu) et de Villespy (qu'ils nient). Le troisième suspect, âgé de 41 ans, coiffeur à Narbonne, n'est lui prévenu que pour des faits de recel, qu'il conteste. Les trois avocats de la défense, Mes Domenech, Essabir et Morel, ont lourdement insisté sur "l'état déplorable" de la procédure dont ils estiment n'avoir pu voir que "des pièces succinctes". Éléments qui seront, on s'en doute, largement évoqués lors du procès. Le parquet a réclamé le maintien en détention provisoire du trio. Demandes contestées par les défenseurs. Mais les nombreuses condamnations des deux Conquois, ainsi que l'état de récidive, ont plaidé en leur défaveur : ils ont été reconduits à la maison d'arrêt. Le receleur présumé, seul à disposer d'un emploi, bénéficie, quant à lui, d'un contrôle judiciaire en raison de garanties jugées "suffisantes". Le véhicule incendié avait été retrouvé près de Conques.
Article original publié dans l'indépendant du 15/09/2015 par L.C.
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